vendredi 19 avril 2013

Dull boy won't play, dull boy won't work

Cher réseau,

aujourd'hui je suis tombé sur un morceau, en psychothérapie.
(oui, salut, ça faisait très longtemps, merci de lire / j'temmerde / désolé)

Jouer avec ma fille ne m'est pas facile.
Quand j'étais petit, jouer, ça consistait à prendre un GI Joe, le regarder, et me projeter toute l'aventure autour de lui. Je bougeais pas tellement, pour faire ça.
J'ai jamais su ni aimé vraiment jouer. Ce que je me racontais était pas forcément plus plaisant que ce qu'on peut faire en jouant avec quelqu'un, mais je suis nettement meilleur public que tout autre joueur. J'étais content de me raconter cent fois la même histoire,  je savais quand tel bout de l'histoire était une péripétie et quand ça allait s'arrêter d'être difficile pour mon bonzom bandaï.
Jouer avec quelqu'un d'autre, c'est gagner ou perdre, ou un rapport de pouvoir, ou réagir à son truc alors que t'aurais bien vu tout ça différemment.
Alors bon, quand Loulou se pointe avec ses figurines à elle, je sais pas plus quoi faire que quand j'étais petit.

Et pareil : je veux pas jouer à la vie en société. J'aime pas. C'est pas que je pige pas les règles, c'est pas que j'aime pas les autres joueurs, c'est pas que c'est pas amusant. C'est que c'est "jouer". Intégrer, seconde par seconde, toutes ces réactions, toutes les étapes de la partie EN PLUS des mille bout de mon jeu intérieur.
Travailler, tu sais avec les n+1, les collègues, les étapes, c'est le jeu social.
Draguer et aimer, aussi.
Avoir des potes, aussi.
Je me retrouve avec une même indétermination que face à ma fille qui me tend son schtroumpf : il faut alterner mes propositions et les siennes, être en phase ou en rythme, un truc que je n'arrive pas à faire.

Je te dis ça comme un constat pessimiste, mais t'inquiète, je sais que c'est une étape.
Pour moi, c'est très important de toucher la nature de ce blocage, d'avoir en tête cette expérience de anti-ludisme pour comprendre comment, finalement, tiens, je vais lancer un dès et faire avance mon ptit chval.



4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je disais avant que Gmail me fasse une vacherie... qu'étonnamment j'avais gardé sous le coude ton blog. Étonnamment quand on pense au rythme auquel je vire régulièrement trucs et contacts comme une mue.Moi aussi j'ai du mal avec les jeux. Pourtant, j'ai participé à des JDR mais peut être parce que je pouvais y lancer mon dé et faire mes choix. Jouer avec les autres est un problème, je n'arrive pas à être assez souple pour suivre. Ce n'est pas faute de savoir donner pourtant mais peut être là aussi c'est parce que c'est mon choix. Je ne suis pas une "suiveuse"... Je suis au mieux une solitaire. Bises de la Petite flo ;-)

zina a dit…

Merci.

Pierre a dit…

Coup de bol, je viens voir si par hasard y'aurait pas du neuf et je tombe sur du tout frais d'à peine quelques jours. Content de te lire :)

Tu décris bien cet "apprentissage" du jeu d'enfant une fois devenu adulte, avec réminiscences propres qui viennent s'installer sur le tapis alors que c'est pas le moment.

Pierre a dit…

Oups… me suis gourré : un an de retard. Merde, comment on efface un commentaire ?