jeudi 13 mars 2008

Cher Ray Zo,

Journal :

No sex last weeks. Libido de merde, complexes du même acabit, fatigue générale, psy nul aussi.
Fric toujours flippant, feuilles de maladie en souffrance (beau titre, non ?), remboursement encore loin.
K-puchett m'a demandé, à l'occasion d'un épisode de Mr House, si j'étais heureux. Ma réponse est "non, mais…" Tandis qu'elle dirait (pour son propre cas) "oui, quoi que".
Je ne découvre pas ma propre banalité, mais le naturel avec lequel je me suis défini comme malheureux m'a surpris. Et quand elle m'a demandé si elle y pouvait quelque chose, je lui ai répondu non, avec toujours aussi peu d'hésitations.
J'ai quelques critères concrets pour mesurer mon bonheur. Des champs d'épanouissement, plutôt. Sexualité, sociabilité, créativité, consommation… Dans chaque cas, je sais ce que je veux, ce qui m'est accessible. Je ne l'ai pas, ou plus. J'ai une base confortable, je me suis bien éloignées des abîmes de mal-être, mais pas de terre en vue, horizon morne et pas un souffle de vent pour ma voilure.

Lu : (fini) Chronique des jours à venir, qui en anglais s'intitule Scientific Romance, en hommage à la façon dont HG Wells présentait ses romans. Le voyage exotique dont je parlais dans une précédente entrée se rapproche aussi des œuvres de Jules Verne, et dans un certain sens de ceux décrits par Wul, en nettement plus savant. Noté la référence à Tesla, qui est devenu, avec la première machine à calculer et la physique quantique, une référence pour les transfictions traitant des ères industrielles. Ce sont comme des repères, point d'origine et centres de gravité pour le sentiment d'accélération de l'histoire, premiers jalons de progrès chaotiques et séduisants.

J'enchaîne presque par hasard en reprenant la lecture du Contentement de Jennifer Wilson, dans lequel c'est Savinien de Cyrano de Bergerac qui a voyagé dans le temps. Cette fois, le voyageur du passé est décrit par un tiers, et en esquivant pour l'instant les références techniques. L'héritage affiché serait plutôt celui des romans philosophiques, mais le récit se présente plutôt comme satirique, presque social. L'opposition entre réflexion et sens commun qu'ont pourrait trouver dans Microméga est absente..
Le récit souligne comme dans la Chronique une inadaptation du voyageur antérieure à son départ : le regard sur le monde était déjà sorti de l'immédiateté, donc du présent, avant le voyage. Le voyage, le décalage dans le temps est dans les deux cas une métaphore d'un regard critique sur l'époque. Critique mais pas théorique : l'inadaptation physique, culturelle ou sociale de l'homme est vécue et racontée, plus que constatée et analysée.

Bon, par contre là je continue à lire et ça tourne à la relation amoureuse simple et ineffable, intimité poseuse des gens qui jouent aux demi-mots, où pour pas écrire des lourdeurs surannées on écrit des non-dits intérieurs qui font leurs intéressants…

Là encore, de la transfiction bobo, mais pour bobottes littéraires… "han, je suis spéciale, qu'est ce qu'il m'arrive que non mais c'est je sais l'amour mais non parce que je ne peux pas je suis trop donc mais c'en est que c'est beau". Rha, un ingrédient qui me gâche bien la lecture, tiens. Alors l'éditeur c'est l'Olivier, et dans les pages que je suis en train de lire, on est vraiment dans la transfiction bobo.

Je me demande si c'est bien que les bobos se geeheekisent un peu, ou si c'est chiant que le geek soit perméable aux mignardises bobos.


Visionné :

dvd Sahara, avec plein de stars et deux chapitres du disque niqués. Film d'aventure relativement haletant. Lambert Wilson fait le méchant français de service. Sans relief, mais sans défaut majeur. En fait, ils ont du mettre plus d'argent dans leur casting (Steve Zahn Mathew Mac Caughney, Penelope Cruz, William H Macy dans un second rôle, non c'est pas un pléonasme, et tous les second rôles de blacks déjà vus dans une série ou l'autre) que dans leur effets spéciaux, et c'est pas dommage, au fond… L'aventure est basée sur un scénar, une ambiance, par sur quelques démos numériques. Petite étrangeté de goût, la centre d'opération de Lambert Wilson, très base de grand méchant JamesBondien, design 60's…

Ca ressemble un peu à un Part I ou à un pilote de série, puisque certaines pistes restent ouvertes…

Drift (élucubration novice candide)

Tous les échanges de monnaie sont basés sur la Foi : il représenteraient telle ou telle quantité d'or supposément en banque. Je passe rapidement sur le fait que j'imagine mal les réserves d'or bouger en fonction de l'inflation dans tel ou tel pays, beurahef. Ce qui me semble idiot, c'est que l'or est lui-même symbolique. Il a une valeur de rareté, d'esthétique, de pureté, mais on peut rien en faire de vraiment utile, non ?

A quel moment et où l'or est-il devenu important ?

Du coup, notre économie est basée sur le symbole d'une matière elle-même symbolique. Et c'est pas fini, puisque le système financier est un jeu de paris et d'hypothèses sur la durée de ces échanges symboliques. C'est plus de la pensée magique (si je fais tel acte symbolique – brûler un cierge - j'aboutis à tel résultat concret : gagner au loto) mais de l'absurde, compter les tomates pour en déduire des poires. Le tout dans un verger pas encore planté.


Tu peux toujours dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul.

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