Il y a un mois, un psy me disait de régler mon problème moi-même. Mon problème : moi-même. Une partie de la solution étant, selon lui, dans l'idée que je surestimais sans doute la taille de l'énoncé.
Je me suis projeté des obstacles de Grand Homme, et je n'en suis pas un. Le reconnaître me contrarie, aie que c'est contraire, non je ne veux pas, je ne suis pas si petit, non, non.
Pourtant.
Je ne serai pas super-héros, ni prince charmant (avec plusieurs royaumes), ni dandy littérateur à succès. Mais ce qui est vraiment triste, c'est que je ne serai sans doute pas éditeur, pas directeur de collection, pas chroniqueur, et que je n'aurai jamais l'occasion de remettre à leur place les crétins à l'égo hypertrophié que j'envie ou déteste selon les jours et les gueules. S'ils ne sont que baudruches, ils ont l'avantage certain de pouvoir voler. Je suis un gros sac d'eau tiède. Mon dégonflage sera moins spectaculaire.
Ce deuil est en cour, j'ai bien mordu la poussière, et je crachotte encore.
Même pas mort ! On se relève, on s'époussète, on retient les larmes de l'enfance pour plus tard, et on enlève les petits graviers sur les mains.
Je ne sais pas exactement à quoi je renonce, ni si j'avance.
Depuis un mois, j'ai baissé la dose quotidienne de médoc. Pas la peine de m'encotonner tant la tête, je ne vais plus marcher dessus... Les résultats commencent doucement à se faire sentir.
Je retrouve quelques moments anxieux comme je les ai toujours connu.
Pour le dégoût de soi sur matelas, rien à signaler, ce n'est donc pas chimique, attendons les chapitres suivants.
Bon point : mon indifférence récurrente pour le sexe opposé s'estompe. J'en déduis que je m'apprête à échanger une toxicomanie contre des dépendances plus anciennes. Je vais sans doute de nouveau me faire des illusions d'infini pour caniches, me faire mal. Je le prend pas si mal, c'est normal de se sentir comme ça, mon corps change. Ne nous plaignons pas, je pourrai peut-être prendre du plaisir et vivre un peu.
half-random wisdom !
"Le sens de l'irréalité coupe la liberté de l'outsider à la base. Il lui est impossible d'exercer sa liberté dans un monde irréel : autant vouloir sauter lorsqu'on est en train de tomber dans le vide." (Colin Wilson)
vendredi 14 novembre 2008
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7 commentaires:
Aïe suis mal placée (genre vautrée tête la première en bas de la courbe de l'humeur) pour vraiment t'envoyer du chaleureux, du réconfortant en veux-tu en vlà, du "courage luttons"... MAIS en même temps, à part quelques réflexions un brin dépréciatives (je n'ai jamais vu de sac d'eau tiède tenir un blog bien écrit), il se passe de bonnes choses on dirait. Chapeau pour le sevrage, jamais simple...
Retrouver de vieilles angoisses, c'est aussi les voir d'un œil tout neuf, parce que rien ne recommence vraiment tout pareil :)
Ah, et je persiste : ce psy était exagéré. Ça vaudrait le coup de causer à un autre de ce "diagnostic".
Ben merci en tout cas d'avoir pris le temps d'un encouragement depuis le creux de ta propre vague !
Et pour le diagnostic, exagéré je ne sais pas, incomplet certainement, mais pour l'instant c'est productif, donc déjà, je vais au bout de ce processus, et on verra après si je tiens à me faire tripatouiller.
J'ai vu beaucoup de psys avant lui, donc j'ai de toute façon pas mal de travail fait ou en cours.
"Je ne serai pas super-héros"
Ca ne fera pas de toi un super-zero pour autant...
Il est plus difficile de s'affronter à soi et au quotidien et on apprend à grandir et se grandir tous les jours. C'est le lot de chacun ;-) Je trouve ce psy très sain bien que nous ne pouvons tous juger de ce qu'il a pu te dire en profondeur; c'est ton histoire et la regarder en face pour te construire est le plus beau cadeau que tu puisses te faire. Je te souhaite d'y trouver la paix. Tu n'as rien à envier aux autres, tu as tout ce qu'il faut pour être à la hauteur de celui que tu veux devenir @};-
Je sais pas quoi dire à part "des bisoux \o/"
Flo=> l'entrée est plus désabusée que l'état d'esprit. Le côté "paf dans la gueule" a des effets positifs, mais pas encore définis...
Naque : les bizous, c'est jamais perdu.
"même pas mort... etc" je ne t'ai jamais vu autant progresser. Si, promis. @ suit.
Lamaline : je sens que je prend une direction bien neuve, c'est sûr. Mais laisser venir, rester calme, être moi dans le jeu de plateaux nommé "vie adulte", ça a l'air coton.
Mais bon, je crois que j'ai trouvé une bonne sauvegarde, déjà.
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