Oui, désolé... Je ne sais pas bien pourquoi c'est un truc qui me donne envie d'aligner 3 mots. Que Dieu m'excommuniste, je ne suis pas très militant.
Et la politique, tout le monde s'en fout. La politique, c'est devenu comme n'importe quel courant musical, un micromonde que personne ne suit parce qu'essayer de se taper toutes les références pour si peu de bons moments, c'est pas très engageant. (ce serait un genre musical proche du Hair Metal : moche, kitsch, daté, beaucoup de bruit pour rien)
Tout ça pour dire que la journée de manif de demain, samedi 13, sera un triste fiasco. La stratégie une manif' tous les 2-3 mois, c'est exactement à ce point qu'elle devait et voulait arriver.
Curieusement, lors de mes contacts avec le bon peuple, je tombe régulièrement sur des pubertaires. Je veux dire, presque aussi souvent que lorsqu'on pouvait (avec un peu de mauvaise foi) me compter dans leurs rangs.
Aujoud'hui, je ne les cherche pas (j'ai pas le moral, et c'est une des plus mauvaises raisons de militer, la dépression), mais j'en aperçois souvent. Ils me hérissent un peu moins que les apolitiques de mon lycée et de mes facs, tous prêts à être déçus par Sarkozy ou à croire que Royal renouvelait quoi que ce soit. Un peu moins, mais pas beaucoup. C'est toujours du prémaché qui sort de leur bouche. Ou de leur clavier. Il n'y a pas de pensée unique : il n'y a pas de pensée du tout.
Mais... qu'une partie visible du troupeau se tourne vers l'anarchie - une partie du troupeau nanti (je vis à Paris) - quand la déliquescence du monde se poursuit de moins en moins lentement, je le vois comme un épiphénomène significatif. Si c'était les habituels 5 % de mécontents chroniques, je les aurai pas entendu.
J'espère que la suite sera amusante... C'est pas gagné.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Et combien de jaloux parmi tout les mécontents?
Jaloux ?
De qui ? De quoi ?
Les 5 % de mécontents, c'est une constante sociologique. Dans tous les grands groupes, il y a 5 % des individus qui refusent l'ordre établi, non parce qu'ils en préfèreraient un autre, mais simplement parce qu'ils n'arrivent pas à rentrer dans le rang. Bon, je tire pas tout à fait ce chiffre de nulle part, mais je ne sais plus sur quoi de solide il est basé (j'ai l'esprit scientifique, hein ?). C'est Colin Wilson qui le citait dans Outsider.
Après, j'en fais un constat personnel. Ca relève à la fois de la dynamique qui mène à trouver un bouc émissaire dans un groupe, que de celle qui veut que le changement vienne toujours d'une minorité, déconsidérée sur le moment.
"Il n'y a que deux types d'hommes, quels que soient les partis :
Ceux, trop rares, qui sont contre tout, contre tous, et tout le temps,
Et les autres qui d'bonne foi, sont toujours dans l'bon camp"
(Vaquette, reprenant Dostoievski)
Oui, je sais, j'ai vu Ketva quelques fois live (c'est lui qui m'a dit qu'il avait perdu la gnac, somehow). Mais ce que je veux dire, c'est que souvent les gens cachent leur jalousie envers ceux qui ont mieux réussi par une sorte de dégout, comme si leur dégout les valorisaient, les élevaient, alors que peut-être, si on gratte un peu, ont découvre une envie de pouvoir et de richesses idiote. Moi si j'suis mécontent, c'est de moi-même, je ne considère pas le monde assez mature que pour râler sur lui. Le monde est débile mais je l'aime quand même. Comme un parent aimerait son enfant handicapé. Dynamique donc.
Puis ensuite les statistiques, ça n'a jamais servi à grand chose me semble..
5% represents ! :)
Peut-être...
Pour moi, les mécontents chroniques ne sont pas concernés par la questions. Quelle que soient la situation, ils seraient mécontents : par idéalisme, par sensibilité exacerbée, par manque de sens commun... Pour eux non plus, ça ne dépend pas du monde. Mais ça ne les empêche par de vouloir avoir maille à partir avec lui, puisque, de toute façon, ils y sont ("jetés au monde", comme disait, heu, Rimbaud, non ?)
En ce qui concerne mes jeunes moutons noirs, ils expriment un dégoût déjà lexicalisé.
Et je suppose que si j'avais l'oeil plus exercé, je verrai le même type de dégoûtés à l'extrême droite. Chacun cherchant brouillonnement un canal et une source de colère.
Et dans leur cas, j'observe que sa politisation n'est pas systématiquement la même dans le temps... et plus anar aujourd'hui.
Je veux dire que la jalousie envers la réussite n'amène pas toujours à la révolte. Elle peut être le moteur d'une recherche d'ascencion sociale. Elle peut motiver le travail, le vol, la soumission malsaine aux ordres (s'identifier à ses bourreaux). C'est une sensibilité à ce qu'on ne possède pas, pas un constat d'échec.
Ce que je vois, c'est la structuration en expression de révolte. Que ce soit par jalousie ou par dégoût... Disons que cette montée de mécontentement peut tout simplement signifier qu'il y a de quoi être mécontent. Qu'effectivement, la société empêche plus de gens d'être satisfaits de leur sort, n'arrive plus à injecter assez bien la dose satisfaction/insatisfaction qui ferait ignorer la pression sur les individus.
Je n'en tire pas d'espoir particulier... Un peu comme Bounan, je sais qu'il n'y a pas plus vivant et changeant qu'un cadavre qui pourrit.
Enregistrer un commentaire