BRAZIL, c'est écrit au fil de la plume. Mais avec les pieds. L'intention de ce style, c'est de sortir des cases, de jouer sur la corde maverick de la critique. Les écrans de ciné aussi sont pavés de telles bonnes intentions. Du bon pavé bien lourd.
Un style pauvre, en roue libre, ça rend pardonnable la mauvaise foi. Sans laquelle il n'y aurait pas beaucoup de presse ciné... Le défaut spécifique de la revue rend finalement tolérable le défaut qu'elle partage avec les autres.
Non, parce qu'autant c'est pas ce qui se vend le mieux la subjectivité, c'est pas non plus ce qui manque dans l'environnement culturel. Tout le monde il est subjectif. Et même bouffi d'érudition.
La plupart des revues y mettent du snobisme germanopratin, quelques unes un peu de démagogie de niche, au moins BRAZIL échappe à ces postures.
Ceci dit, la générosité des articles compense assez bien les prises de positions (parfois) (non, assez régulièrement) sous-argumentées...
Avec BRAZIL, c'est comme faire un tour chez les parents, tu repars pas les mains vides, t'as des réserves. Des tas de petites références, de témoignages alléchants, des tas de trucs dans le rab que t'es bien content de chopper. Comme dans ces festins, dans les menus de mariages, où la qualité est pas toujours à la hauteur de l'événement, mais où tu as forcément quelques bons morceaux, quelques bons verres, et dans un moment d'abondance, au fond, t'es content.
Pour deux pages complètement sans intérêt (généralement l'interviewer est trop content de la bonne ambiance avec l'interviewé, tu sais ce qu'ils boivent, ce qu'ils ont regardé à la télé hier, si ils ont eu un rhume), t'en as deux où les mecs parlent avec passion de leur boulot, de ce qu'ils mettent dedans. Là, personne ne fait le malin, ni démago, ni snob, là t'as de la substance. Plus qu'ailleurs. Alors...
jeudi 29 juillet 2010
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