Cher Ray Zo,
Plus de quatre nuits accompagnées, plus de quatre matins sans solitude, c'est trop.
Ce n'est pas la faute de k-puchett. C'est moimoimoi. Je suis un vieux garçon. J'aime prendre du temps avec une amoureuse (ou une amante, ou une compagne de sommeil… bref) mais également, totalement également, j'aime être seul, sortir seul, avoir la possibilité d' improviser inconditionnellement, fut-ce une soirée canapé-chips avec moi et un album de Renaud. C'est sans doute un défaut. Par contre, je ne crois pas une minute que ce soit de l'égoïsme. Ou, en tout cas, ce n'est pas plus égoïste que le rapport de couple, où l'on estime tout naturel que l'autre nous prenne en compte à tout moment dans ses besoins et ses envies.
De l'égocentrisme, oui, peut être…. Pour compenser la face égocentrique débordée de tous les aspects de ma vie sociale : me sentir concerné par tous et n'importe quoi à proximité. C'est pas de l'empathie, parce que je peux parfaitement être bouché sur ce que vit réellement l'autre… C'est de l'attention en apnée, à la différence de l'attention flottante qui dit-on, réussit aux psychanalystes.
Appeler Majoja au dernier moment – le matin même - pour passer une soirée et un lendemain avec elle et ma fille, c'est nul. Encore un produit de mon défaut d'organisation. Je compense la multiplication de rendez-vous contraints (pas chiants, hein, juste que pas venir serait frustrant pour moi ou l'autre) par une non projection. Celle-ci aboutit à une impression subjective de liberté, alors qu'en fait, il s'agit d'un flou dans lequel m'attendent lesdites contraintes. Et je me les prend dans la tronche quand je les ai vraiment oubliées.
Faut vraiment que je prenne l'habitude de tenir un agenda.
En fait, si je tenais un agenda, je finirai par le remplir de trop, et par avoir la faiblesse de laisser prendre toutes mes heures libres par des activités avec des gens (les gens, les sales gens, avex leurs yeux putrides et…). Je ne pourrai pas préserver ma solitude vitale chérie. Aboutir au même malaise par une autre voie.
Faut vraiment, vraiment que je me reconditionne correctement.
En même temps, faut dire ce qui est : je suis content comme ça, ma petite vie multifacettes me satisfait souvent. J'essaie d'être "bon" dans ce cadre...
En lecture : Le contentement de Jennifer Wilson, A.L Kennedy
Le nouveau colocataire de Jennifer est amnésique et luit un peu dans le noir. Jennifer est insensible et solitaire. Mais quand le monsieur se souvient avoir été Savinien de Cyrano de Bergerac, ça agite un peu son petit monde…
L'histoire d'une représentante d'une génération paumée, avec le pragmatisme caustique comme garde-fou…
Se lit avec plaisir pour l'instant, mais comme je trouve le sujet ambitieux, j'espère un peu être impressionné.
Pour l'instant, la bonne surprise c'est que la distance que la narratrice pense avoir avec le monde se manifeste dans sa distance avec sa position de narratrice, tout en prenant en considération le lecteur. Et sa lucidité moqueuse la trompe sans qu'elle s'en aperçoive… Oui, bon, elle est paumée, comme je disais.
1 commentaire:
Juste pour dire qu'on peut aussi être "égoïste" en couple, sortir l'un sans l'autre, ne pas s'empêcher un soir de s'improviser une soirée "chocolat + ferré" pour moi (nous n'avons pas les mêmes valeurs ;-))Parce que les portes existent et elles peuvent même se fermer... Le couple cela s'éduque, se créé, se discute... enfin c'est comme cela que je le conçois. Alors c'est vrai que les appartements parisiens sont parfois un peu petits mais j'ai bon espoir.
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