26/05/08
Cher Ray Zo,
Journal :
Cette nuit, comme plusieurs fois auparavant, j'ai fait un rêve sur un livre de réponses ultimes, d'initiation (l'origine éveillée de ce rêve doit être la lecture de Jonathan Strange et Mr Norell, empli de références à des livres fictifs et de descriptions d'un monde féerique parallèle).
Il s'agirait d'un livre d'un auteur ésotérique "oublié" sauf par quelques enthousiastes, dont un autre auteur aurait fait une vulgarisation. Le livre ne serait plus édité aujourd'hui, mais encore trouvable. Soit je le cherche dans mon rêve, soit on m'en parle, soit j'y pense. Dans le temps du rêve, j'ai le nom de l'auteur ou le titre de son livre sur les lèvres. Il y a toujours aussi dans ces rêves un thème du labyrinthe, des portes à choisir, des couloirs, et une séduisante ambiance de mystère. Ce que j'aime, dans ce genre d'ambiance, c'est l'idée qu'on puisse lire des détails dans le monde banal, indications et possibilités cachées pour entrer dans un monde plus aventureux. Un mélange de dimension parallèle, de fantasy et d'underground.
Pendant ces rêves, je suis croyant. Le jour, j'ai une nature immédiatement crédule, compensée par une réactivité faible et un sens critique assez alerte. Je pourrai croire quelqu'un qui me baratine d'une façon cultivée et habile sur des thèmes comme l'amélioration de l'âme, les pouvoirs mal connus de l'esprit, tout ça. Mais comme je suis lent, le temps que les outils de persuasion soient mis en marche, j'ai vu les défauts du système, les zones floues, les réutilisations maquillées d'éléments mystiques connus… Bref, jusqu'ici, je ne me suis jamais fait pigeonner.
Ces rêves synthétisent une partie de mes goûts, de mes espoirs. Il demeure une envie qu'une démarche mystique aboutisse, qu'on puisse avoir sur soi-même un contrôle magique, genre yogi ou chamane. Les idées de Ravalec et de Colin Wilson me plaisent particulièrement car elles sont rattachées à l'art, à la créativité. Dans ce genre de thèmes, je suis aussi tenté par la prise de psychédéliques, la méditation transcendantale, la sophrologie et le rêve lucide.
Ca vient sûrement d'une forme d'esprit chaotique, rêveuse. L'impression que les fragments d'étrangeté qui emplissent mon esprit, mes associations d'idées digressives, mon goût pour les détails hors-norme, devraient aboutir, si ce n'est à quelque chose de cohérent, au moins à quelque chose d'épanouissant en moi. Un rapport personnel à l'univers, ça aurait son petit charme.
En lecture :
Jonathan Strange et Mr Norell : un aspect intéressant des longs romans et des sagas, c'est de voir aller et venir des personnages à l'intérieur du récit. Ils sortent de la sphère de vigilance du lecteur, pour remonter à la surface des pages au moment propice. C'est un des effets qui peuvent donner du vivant au livre, comme si ces personnages étaient libres de leurs mouvements et pas engagés sur les rails de la narration, alors même que l'auteur a justement exercé un grand contrôle sur elle.
Tu peux toujours dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul.
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